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Solutions Habitat

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texte et photos Philippe Latger

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Rockefeller Center, le coeur de New York

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Construit de 1932 à 1940 en plein Midtown, le Rockefeller Center s'impose encore aujourd'hui comme le plus grand complexe autonome des Etats-Unis. Retour sur l'Histoire du "coeur de New York".

Pour les fans de Batman, l’Empire State Building conserve le terrifiant mât d’amarrage pour dirigeables et le Chrysler Building ses gargouilles en acier inoxydable. Mais c’est au Rockefeller Center que l’on retrouve les lignes et l’ambiance de Gotham City, au plus près de l’esthétique des années 30, aussi somptueuse qu’inquiétante.
Coordonné par Raymond Hood, le monumental Rockefeller Center est le fruit du travail de sept architectes. Et tous les artistes en vogue à l’époque y ont apposé leur griffe. Parmi eux, Lee Lawrie, Isamu Noguchi et l’incontournable Diego Rivera, dont l’œuvre dans le lobby du principal gratte-ciel, l’actuel GE Building, n’a pas passé le cap de l’inauguration officielle. On lui préféra in extremis, la fresque d’un catalan de Barcelone qui travaillait déjà sur le chantier, Jose Maria Sert.

Le futur en pleine dépression

Lorsque le site fut classé au patrimoine en 1985, il fut qualifié de  « Cœur de New York ». Avec ses 19 buildings groupés en plein Midtown, entre les 5 et 6ème avenues, il reste à ce jour le plus grand complexe autonome des Etats-Unis. 60 000 personnes y travaillent chaque jour. Et 175 000 visiteurs l’arpentent, notamment pour monter à la terrasse du Top of the Rock, l’un des plus beaux panoramas sur New York. Une ville dans la ville. Mais le succès au départ n’était pas garanti.
C’est sur un terrain loué à la Columbia University que le milliardaire John D. Rockefeller a le projet de cet ensemble ambitieux qui devait rivaliser avec Wall Street. Il devait même s’offrir le luxe d’abriter la nouvelle Metropolitan Opera House. Mais l’économie s’effondre en 1929 avec le krach boursier, et le nouvel Opéra doit attendre 1966 pour ouvrir ses portes au Lincoln Center. Rockefeller n’abandonne pas la globalité du projet pour autant. Il reste un centre d’affaires, et faute d’Opéra, un palais du divertissement populaire : le Radio City Music Hall, salle mythique où se produisent les Rockettes, spectacles de Noël et de nombreuses remises de prix, comme les Tony Awards récompensant les meilleures comédies musicales de Broadway.
Malgré la crise, le milliardaire percevant les effets positifs – les matériaux et salaires ne coûtaient pas cher – lance donc les travaux en 1931, non sans considérations philanthropiques : au plus fort de la dépression, la construction des 14 premiers gratte-ciel donne du travail à 225 000 personnes jusqu’en 1940.

Entre Comics et Art Déco

Ouvert sur la 5th Avenue, un jardin en couloir, entre la Maison Française et le British Building ne pouvait s’appeler autrement que Channel Gardens. Au bout de la perspective, le GE building, achevé en 1939, haut de 60 étages, le plus élevé du complexe, domine la Lower Plaza et le Prométhée de Paul Manship, où l’on retrouve depuis, pour les fêtes de fin d’année, la patinoire et le plus imposant sapin de Noël de la ville. Il est aisé d’y imaginer les flashes au phosphore des journalistes pour le discours du maire en attendant l’Homme Chauve-souris créé par Bob Kane et Bill Finger la même année.
Face à la Saint Patrick Cathedral, le musculeux Atlas de bronze de Lawrie porte une sphère armillaire devant l’International Building, répondant à News, un autre chef-d’œuvre Art Deco, sculpture murale en acier sur la porte de l’Associated Press Building signée Noguchi.
Il faut enfin passer sous La Sagesse, fresque de l’entrée principale du General Electric Building pour découvrir le fameux lobby décoré par Jose Maria Sert, et la peinture venue effacer l’œuvre subversive de Diego Rivera, qui avait eu le mauvais goût d’y glisser un portrait … de Lénine. Incompatible avec une idée du progrès à l’américaine.

 

Philippe LATGER
Novembre 2010 pour CNEWYORK.NET

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La presse écrite dans la skyline

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De l'installation du New York Times dans son nouveau quartier général en 2007 à la fondation de la New York Gazette en 1725, remontez le temps à la découverte de la presse new-yorkaise.

Times Square a bien été baptisé ainsi en l’honneur du New York Times. Le journal y installa son siège en 1904. Songez à la portée du symbole culturel qu’est devenu le quotidien new-yorkais, lorsque la place la plus populaire et la plus touristique de la ville porte son nom ! Le siège du journal de référence a depuis changé d’adresse quelquefois, avant de s’introniser en 2007 dans la nouvelle tour signée Renzo Piano, dominant la 8ème avenue. Même si hypothéquée à peine inaugurée, pour contenir notamment les difficultés que connaît toute la presse face à internet, le building de 319 mètres, le troisième plus haut de Manhattan pour l’instant, montre la puissance et le rayonnement du groupe de presse, comme la place cruciale que le journalisme a su prendre dans l’Histoire de New York.
Il est émouvant de voir que la nature des New-yorkais était déjà bien trempée à l’époque révolutionnaire. Imposé par Londres, le Stamp Act de 1765 qui provoqua la colère des Colons d’Amérique, véritable détonateur de la guerre d’Indépendance, fut particulièrement mal vécu à New York. Parmi toutes les nouvelles taxes, deux furent intolérables : le timbre sur les cartes à jouer, et celui sur la presse écrite, révélant les centres d’intérêt plus ou moins louables de la population. La presse avait déjà une place de choix dans la vie publique de la cité coloniale.

De la New York Gazette au New York Times

New York était encore anglaise lorsque l’éditeur William Bradford fonda le premier journal de la ville en 1725, The New York Gazette, voix officielle du gouvernement. L’Histoire de la presse à Manhattan commence véritablement 8 ans plus tard, lorsqu’un certain John Peter Zenger fonde un concurrent, The New York Weekly Journal en 1733, dans lequel ce dernier ne manque pas de moquer le Gouverneur. Zenger fut arrêté et emprisonné. Et c’est sous la pression de l’opinion qu’un procès sera finalement ouvert.
Un procès qui fera date. Et jurisprudence ! Défendu par Andrew Hamilton, Zenger ne sera pas acquitté par les juges, mais par le jury ! S’il montre les vertus démocratiques de la justice de l’époque, le procès révèle l’attachement de la population à la liberté d’expression. Cette dernière est depuis scrupuleusement défendue dans le premier amendement – rédigé en 1789 et ratifié en 1791 – de la constitution américaine, qui sacralise au passage, noir sur blanc, la liberté de la presse.
Ainsi New York fut dès l’origine, la capitale américaine du journalisme et de l’édition. Au cours du XIXème siècle, le Sun apparut en 1833, le New York Herald en 1835, le New York Tribune en 1841. Le vénérable New York Times en 1851. Un premier journal afro-américain, le Freedom’s Journal parut en 1827, bien avant l’emblématique hebdomadaire « noir » Amsterdam News qui ne vit le jour qu’en 1909. A la fin du XIXème, la ville comptait plus de cinquante quotidiens. Dans toutes les langues. Comme l’atteste le Forverts (1897) publié en yiddish, qui, avant El Diario, porte-parole de la communauté hispanique, présage du rôle de la presse dans l’intégration des immigrants arrivant en masse dans la métropole multiculturelle.

Pulitzer contre Hearst

Fondé en 1860, le New York World a du mal à exister dans une concurrence déjà féroce. Jusqu’à l’arrivée providentielle d’un certain Joseph Pulitzer, qui en fera une publication de premier plan, au point – et ce fut une première – de construire un building pour son propre journal, hissant la presse au niveau d’autres activités commerciales et industrielles. Le New York World Building fut le plus haut bâtiment de New York à sa construction en 1890, malheureusement détruit en 1955 pour la construction d’un nouvel échangeur routier du Brooklyn Bridge. Le fondateur du fameux Prix, récompensant toujours les meilleurs travaux journalistiques, trouva en William Randolph Hearst un sérieux concurrent, lorsque ce dernier acquit le New York Journal en 1896. Inspirateur d’Orson Welles, le réalisateur de Citizen Kane, Hearst fut co-responsable avec son rival de l’apparition d’une presse à sensation, toujours de mise aujourd’hui.
La très belle Hearst Tower signée Norman Foster fut hissée en 2006 sur le siège Art Déco du groupe, dont la construction d’origine fut stoppée net par la crise de 1929. Ce complément moderne, à l’instar du nouveau siège du New York Times, montre dans la skyline new-yorkaise, et ce malgré la crise liée aux nouveaux supports, l’intacte vitalité et l’incontournable empreinte culturelle de la presse écrite sur Manhattan.



Philippe LATGER
Novembre 2010 pour CNEWYORK.NET

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Le pont de Brooklyn, chef d'oeuvre et serial killer

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Imaginé par un architecte qui n'aura jamais vu l'inauguration de son chef-d'œuvre, le Brooklyn Bridge a autrefois fait figure de pont maudit. Retour sur l'Histoire tourmentée du plus emblématique des pont new-yorkais.

Imaginez 21 éléphants sur le pont de Brooklyn. C’est ce qu’a fait l’écrivain April Jones Prince dans un livre pour enfants, s’inspirant d’une histoire authentique. 17 mai 1884 : le célèbre Phineas T. Barnum fait en effet défiler les éléphants de son cirque en une spectaculaire parade qui, en plus de faire sensation, devait convaincre les New-yorkais de la robustesse du monstre de granit et d’acier inauguré un an plus tôt.
C’est que 14 années de construction eurent le temps d’engendrer les rumeurs les plus folles comme les accidents les plus tragiques. Une odeur de malédiction planait sur le pont, due aux étranges décès d’ouvriers mais aussi du concepteur du projet, John A. Roebling.

Des écluses aux ponts suspendus

Le philosophe Hegel en personne aurait conseillé à son élève John A. Roebling d’émigrer aux Etats-Unis. Ce qu’il fait en 1841 avec quelques compagnons pour fonder en Pennsylvanie une communauté agraire. Mais très vite, le diplômé de polytechnique allemand se consacre aux travaux d’écluses, de digues et d’aqueducs avant de construire les premiers grands ponts suspendus du continent. Le pont de Cincinnati, notamment, (1866) sur l’Ohio, véritable prototype du Brooklyn Bridge.
L’idée du pont de Brooklyn lui vient alors qu’il se trouve, un hiver, coincé dans un bac qui tentait de traverser l’East River au milieu des glaces. En cette saison, gagner l’autre rive pouvait prendre des heures. Le trafic s’intensifiant sur le fleuve, l’ingénieur décide qu’il est temps d’agir. Il présente son projet dans le New York Tribune, et, après dix ans de tergiversations, l’opinion comme les autorités acceptent enfin l’idée d’un pont reliant Manhattan à Brooklyn, tout de même la troisième ville des Etats-Unis à l’époque.

Les caissons de la mort

Le 28 juin 1869, alors que Roebling détermine l’emplacement d’un pylône du futur pont, son pied est accidentellement écrasé par la passerelle d’embarcation d’un ferry. Il succombe au tétanos, qui ne lui laisse même pas le temps de voir le lancement des travaux de ce qui devait être le chef-d’œuvre de toute une vie. Et, ironie du destin, il en fut la première victime. C’est son fils Washington qui le remplace à la tête de l’entreprise.
Pour élever les deux piles géantes, sublimes portes gothiques de Brooklyn et de Manhattan, il faut envoyer des ouvriers au fond du fleuve, creuser des fondations à coups de pioche et d’explosifs, grâce à la technique des caissons pneumatiques. Beaucoup remontent trop vite, les yeux et les oreilles en sang. Mal connu des plongeurs, les accidents de décompression font de nombreuses victimes, à commencer par Washington Roebling qui reste paralysé.
Cantonné chez lui dans un fauteuil roulant, suivant les progrès à l’aide de jumelles, c’est son épouse, Emily Warren Roebling, qui prend héroïquement le relais, faisant face avec courage à l’univers macho du chantier pour imposer les directives de son époux. Mais le mal des profondeurs ne sera pas seul à provoquer des drames…

Panique à bord

Grâce à Emily, Washington achève l’œuvre de son père : le 23 mai 1883, en présence du président Chester Arthur, 14 tonnes de feux d’artifice crépitent enfin dans le ciel de New York pour une inauguration en grande pompe. Le pont, dont les piles de 83 mètres dominent encore les plus hauts bâtiments de la ville, s’illumine alors de la nouvelle invention d’Edison : l’ampoule électrique. Et 150 000 personnes extatiques l’empruntent dès la première journée.
Une semaine plus tard, le 30 mai, 20 000 personnes s’y trouvent lorsque la chute d’une femme et la rumeur selon laquelle le pont va s’effondrer provoquent ensemble un mouvement de panique qui fait 12 nouvelles victimes. On comprend alors que 21 éléphants ne seront pas de trop pour vaincre la superstition.

 

Philippe LATGER
Juillet 2010 pour CNEWYORK.NET

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Barcelone Oisive et pointue

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Barcelone n'est pas gay friendly, elle est gaie. Libérale, ouverte, décomplexée, 
elle a accepté depuis longtemps l'union de personnes de même sexe. 
Prenez votre partenaire par la main, embrassez-vous sur la bouche, 
vous serez confrontés à l'indifférence générale. 
La plage de Sitges semble désuète, avec ses pharaonnes égarées, 
vestige archéologique d'un temps de ghettoïsation. 
D'autant que depuis les J.O, la ville a reconquis la mer et aménagé des kilomètres de plage, 
dès la Barceloneta : plus besoin de prendre le train pour aller s'enduire d'ambre solaire. 
Enfin une métropole qui offre des beach clubs et tous les plaisirs d'une station balnéaire. 
Les quais du port sont devenus des promenades prisées au moindre rayon de soleil. 
Laborieuse et nonchalante à la fois, la cité s'offre une pause de 14 à 16 heures, 
ne laissant le temps de la sieste qu'aux clubbers à peine rentrés des afters. 
Apéro à 22 heures, dîner à minuit. Pas de bars avant 2 heures du matin. 
Le quartier de l'Eixample ( le damier à l'américaine ), courru dans les années 90 pour son design post-moderniste, a retrouvé sa vigueur. Le port Olympique l'avait un temps éclipsé, avec ses bars à la chaîne, son casino et ses hôtels. Ringardisé, ce coin n'attire plus qu'une masse d'étudiants avides de bière, out of order passé minuit. 
C'est au désormais Gayxample, qu'on a établi le " village ", situé derrière la Plaça Universitat. Hôtels à peignoirs blancs pour les plus chics, adresses écumant Deep House et dérivés : tout le Mc Do de la culture gaie. Idéal pour parler français ou plus exotique, rencontrer Américains et Japonais. 
Après avoir dîné à Santa Maria del Mar ou dans le quartier Raval, 
il est peut-être plus amusant d'aller se mêler au troisième âge de la célèbre Paloma, 
vieux dancing à dorures, qui après quelques Paso-Doble endiablés, 
cède volontiers la place aux noctambules et à leur théogonie de D.J internationaux. 
La fête ici est une hygiène de vie. La nuit y est mixte. Fiévreuse. 
Sans doute parce que BCN est créative, innovante, exubérante. 
Les Custo et Desigual y réinventent le prêt à porter. 
Tous les architectes de la planète, de Nouvel à Foster, veulent y laisser leur griffe. 
Ce vieux port industriel, bourgeois et débraillé, oisif et pointu,  
brasse désormais plus de journalistes et de mannequins que d'ouvriers. 
Le monde entier vient y tourner clips et publicités. 
Une effervescence qui, à peine arrivés, nous dit que c'est là que les choses se passent. 
Et que c'est là qu'il faut être ...

 

Philippe LATGER 2004

article publié dans l'agenda de Têtu # 39 avril 2004 - l'agenda de Têtu #88

l'agenda de Têtu #39 avril 2004

l'agenda de Têtu #39 avril 2004

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